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Cancer du sein : s’accompagner et s’entraider

En 2022, près de 60 000 femmes apprendront qu’elles ont un cancer du sein, une maladie féminine (moins de 1 % des cas sont masculins.

De l’annonce du diagnostic à la phase de rémission, en passant par les traitements successifs et leurs effets secondaires – voire une mastectomie (ablation du sein) souvent suivie d’une reconstruction mammaire –, un cancer du sein provoque d’énormes bouleversements physiques, psychiques et émotionnels. Une épreuve durant laquelle chaque patiente concernée a besoin d’être entourée, conseillée et accompagnée. D’où le rôle essentiel des proches mais aussi des associations d’entraide, lieux où la solidarité s’exprime à plein, en soutien et à l’écoute des femmes ayant ou ayant eu un cancer du sein.

La nouvelle est tombée ; il va falloir lutter et vaincre la maladie. Dans ce combat quotidien, vos proches seront vos alliés de tous les instants. Au fil des jours, ils apprendront à être à l’écoute tout en respectant votre intimité. Une présence synonyme d’accompagnement indéfectible. Toute personne confrontée à la maladie a besoin de chaleur humaine et de compréhension. Mais, si tout cancer a des répercussions sur le psychisme, le cancer du sein occupe une place singulière. Le sein est un organe qui revêt une symbolique forte, et son atteinte touche la malade à la fois dans son identité de femme (« je ne ressemble plus à rien »), de mère (« je me souviens avoir donné le sein » ou « pourrai-je donner le sein ? ») et d’amante (« je ne vais plus plaire »).

UNE AIDE QUI ALLÈGE VOTRE QUOTIDIEN

Connaître la symbolique du sein, c’est donc comprendre les émotions des femmes atteintes par ce cancer, l’intensité de leurs réactions, leur besoin d’écoute et d’intimité. D’où la place essentielle des proches, qu’il s’agisse du conjoint ou du partenaire de vie, d’un membre de la famille ou d’un(e) ami(e). Véritable aidant, le proche apporte à la fois un soutien moral et une véritable écoute (bienveillante, sans jugement), une présence à la fois rassurante (indispensable dans les situations délicates) et divertissante (pour vivre ensemble de bons moments). Mais aussi une aide aux soins médicaux, un accompagnement aux rendez-vous thérapeutiques, etc.

DES CADEAUX QUI VOUS FONT DU BIEN

Être bien entourée quand on est atteinte d’un cancer du sein, cela peut aussi s’exprimer à travers les petits cadeaux que vos proches vous feront, comme le suggère le site de produits cosmétiques « Même ». Des jolis coussins, un plaid, des bougies parfumées, une plante verte, une lampe de luminothérapie, un livre de voyages, des séances de sophrologie… Tout est bon à recevoir, pourvu que cela éloigne un peu l’emprise de la maladie. Le temps d’un peu de joie de vivre partagée.

TÉMOIGNAGE

Nadia (53 ans)

Coiffeuse à domicile et employée de ménage, Tonnay-Charente (Charente-Maritime) :

« À ma façon, j’accompagne d’autres femmes dans leur parcours de combattante »

« J’ai subi ma première chimiothérapie la veille de mes 51 ans, et, dès la deuxième séance, j’ai su que ça allait être dur. Malgré mon optimisme habituel, j’avais le moral en berne, j’avais perdu le goût des aliments, un simple verre d’eau m’écœurait… Mais, sans attendre que mes cheveux tombent, je me suis rasé la tête car ce n’est pas au cancer de décider. Bref, j’étais bien déterminée à me battre ! Un parcours de combattante, pendant lequel j’ai été accompagnée par une amie, elle-même ayant subi une mastectomie, et avec qui j’allais marcher plusieurs kilomètres chaque jour. Un sacré remède contre la maladie…

Tout au long de mon parcours, j’ai dû m’informer moi-même sur ce qui m’attendait, en termes de soins, de prise en charge, d’aides auxquelles je pouvais prétendre, de démarches, etc. Du coup, j’ai voulu aider les nouvelles patientes qui arrivaient dans le service d’oncologie où j’étais soignée, à La Rochelle. J’ai écouté leurs craintes : une des premières est le regard des autres. J’ai répondu à leurs questions pratiques. Et autour de moi : un jour, une de mes clientes m’a demandé d’appeler sa fille, à qui l’on venait d’annoncer qu’elle avait un cancer du sein.

J’ai repris mon travail, aussitôt terminé le protocole chimio, radiothérapie et rayons, ce qui m’a aidée à combattre le traumatisme. Depuis cet automne, je suis sous surveillance : on ne peut s’estimer guérie qu’après 5 ans de rémission, mais on n’est jamais à l’abri d’une rechute… Une autre de mes amies est atteinte d’un cancer du poumon. Elle se confie beaucoup à moi, et je sais qu’être écoutée lui fait du bien. Alors, à celles qui s’apprêtent à traverser cette épreuve de la vie, je dirai simplement : battez-vous, gardez le moral et essayez de prendre de la distance par rapport à la maladie !

(Lire le dossier complet dans le N°5 de Demain Le Mag)